Le bouche à oreille 2.0 a pris de l’ampleur. Les entrepreneurs du spectacle vivant d’économie privée l’ont cerné. Ils n’ont pas encore tous les moyens d’alimenter leurs flux d’actualités. Cependant, ils prennent très au sérieux la relation blogueurs. Les avis des spectateurs ne sont plus seulement l’apanage des sites de billetterie discount et cela fait plaisir.
Si la relation entre réseaux sociaux et achat de billet reste à établir, avoir une présence en ligne construite et régulière est incontournable en 2017. Collecter et planifier des informations à poster doit faire partie des nouveaux réflexes. De même, veiller et répondre aux commentaires est primordial. La communication n’est plus à sens unique.
Accompagner les professionnels du spectacle, d’un point de vue stratégique ou pratique, est un de nos nouveaux rôles, en tant qu’agence de communication spécialisée.
L’agence est présente sur Twitter et Facebook depuis 2012. L’élément déclencheur fut la polémique suscitée par l’arrachage des affiches de Stéphane Guillon dans le métro. Nous faisions, dans le même temps, l’expérience de la communication de crise et la connaissance de toute une communauté déjà très active.
En 2014, un article sur un blog personnel présentait un premier état des lieux, destinés à encourager les théâtres à développer la relation blogueurs. En 2017, l’annuaire s’est largement étoffé. Les initiatives de passionnés se sont multipliées et la majorité des théâtres sont actifs sur les réseaux.
Les spectateurs-blogueurs : une communauté toujours passionnée, passionnante et réelle.
Les outils ont évolué. Hors spectacle, les marques font appel aux influenceurs du Web. La publicité est de plus en plus présente : articles sponsorisés, présence des grandes marques dans les flux d’actualités… Notre lecture en ligne ressemble à des publicités entrecoupées de films.
Le milieu théâtral est encore relativement épargné par cette commercialisation. Les blogueurs théâtres restent avant tout des passionnés. Rares sont ceux qui se sont professionnalisés en tant que Community Managers au service d’un ou de plusieurs lieux. En effet, la relation au public a besoin de rester proche, artisanale et à l’échelle humaine. Le virtuel amène toujours au réel et c’est ce qui reste passionnant.
Quelques exemples :
Aubalcon.fr, créé en 2013 par deux jeunes bretons, compte aujourd’hui environ 20 000 critiques sur 3 500 pièces et entre 4 000 et 6 000 visiteurs uniques par jour. Ils sont toujours fiers de leur indépendance et participent activement à la démocratisation et au rajeunissement du théâtre. Plus qu’un site de critiques, c’est un vrai réseau social puisque les spectateurs peuvent connaître les agendas de sortie des uns et des autres, s’écrire, se suivre (“s’espionner”), donc se donner rendez-vous pour se voir en vrai. Tout cela dans une ambiance bon enfant, garantie par des responsables éditoriaux.
Les GladParty, organisées par Gladscope, soirées conviviales entre blogueurs, spectateurs et professionnels ont continué leur tour de Paris : Le Théâtre Saint-Georges et le Théâtre des Champs-Elysées en 2014, le Théâtre du Palais-Royal en 2015, l’Odéon Théâtre de l’Europe et le Poche-Montparnasse en 2016. On attend avec impatience une édition 2017.
GladParty au Théâtre Saint-Georges : tirage au sort des gagnants du jeu organisé pour gagner des places de théâtre.
IO Gazette en 2015 faisait renaître le format papier au Festival d’Avignon avec distribution dans les rues. L’idée a germé sur Twitter. Aujourd’hui étendu à d’autres manifestations, comme le Festival d’Automne à Paris ou les Nuits de Fourvière à Lyon, ce journal gratuit de qualité a dépassé les 50 numéros. Autre particularité : s’y côtoient les articles de blogueurs indépendants et de journalistes.
2017 voit l’arrivée de @RadioMortimer. Annoncée peu de temps avant la première diffusion le lundi 10 avril, elle eut l’effet d’une jolie surprise de printemps sur les réseaux.
Des communautés existent également sur Facebook, qu’elles soient publiques ou fermées. Elles sont très nombreuses et plus souvent à l’initiatives des artistes. En effet, les professionnels du spectacles sont plus familiers de ce réseau. Ils l’exploitent surtout pour communiquer avec leurs amis du milieu, en sous estimant sans doute l’usage qu’ils pourraient en faire vers le grand public.